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Manque d'authenticité dans l'église

Si, pour les non-chrétiens, le mot «église» évoque de multiples préjugés, souvent faux, il existe également, pour les personnes qui y vont régulièrement, des idées faussées. Ces dernières conditionnent leur comportement et détruisent peu à peu les relations au sein de la communauté.

Voici l’exemple d’une idée reçue que je me dois de démentir: l’église n’est pas constituée de gens parfaits! Oui, le choc est sans doute brutal, et pourtant c’est une réalité. Je vous imagine le sourire au coin des lèvres en lisant ces lignes, et pourtant notre comportement à l’église laisse à penser que nous le croyons. Combien de fois nous traversons une période difficile dans notre vie et, lorsque l’on nous pose une question, nous répondons précipitamment: «Oui, tout va bien, merci» à cet autre participant à la vie de l’église.

D’où vient cette idée que, si nous n’allons pas bien, nous ne sommes plus dans les plans de Dieu? Car que nous parlions des membres réguliers fréquentant l’église, des responsables ou même du pasteur, il est rare de les entendre admettre ne pas aller bien, ne pas avoir le moral, être tristes ou avoir des doutes.

C’est à croire qu’au moment où l’un d’eux reconnaîtra sa faiblesse, sa baisse de moral ou son péché, il sera immédiatement destitué de sa fonction ou jeté hors de l’église. D’où vient cette idée? Pourquoi ces frères vivent-ils dans cette crainte de devoir se justifier lorsque tout va mal? Vont-ils être accusés de ne pas assez prier ou de ne pas le faire assez bien? S’agit-il d’une autocondamnation infligée après la lecture de 1 Timothée 3?

Les compétences et les dons venant de Dieu, qu’une personne met au service de son église, ne doivent pas être remis en question en proportion de son moral. Ce n’est pas une honte que d’aller mal et de le reconnaître. Il est même honorable de reconnaître sa faiblesse et de demander humblement du soutien.

«Les pharisiens dirent aux disciples de Jésus: Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie? Ce que Jésus, ayant entendu, dit: Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez et apprenez ce que signifie: Je prends plaisir à la miséricorde et non aux sacrifices. Car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.» (Matthieu 9:10-13)

Pour beaucoup d’églises, il est temps de pouvoir se remettre à vivre dans l’authenticité, avec le droit d’aller mal, avec la liberté de reconnaître ses faiblesses, avec l’humilité de demander de l’aide, de pardonner et d’aimer chacun tel qu’il est vraiment et non pas tel que nous voudrions qu’il soit en fonction de notre image de l’église.

Juan Millan

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