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Perdre sa vie pour la gagner

Révélation

Alors que j’étais en totale opposition avec la foi chrétienne et avec tout ce qui venait de Dieu, il est venu me chercher dans un moment où ma vie n’était que ténèbres, souffrance, drogues, alcool et débauche. Le pardon, l’amour et la vie de Christ se sont offerts à moi comme une nouvelle porte. Les premiers temps étaient merveilleux; je vivais en constante communion avec Dieu dans la prière, la louange et la lecture de la Parole que je dévorais, je voyais mon cœur changer, je n’étais plus la même. J’avais compris que l’Evangile était quelque chose de radical, qu’il y avait un «tout donner» pour Dieu et je cherchais chaque jour à faire sa volonté. A ce moment-là, je pensais que mon passé obscur était derrière moi et que rien ne serait plus comme avant. Et pourtant…

Déception

Bien vite, mon ancienne vie m’a rattrapée; je me suis remise à boire, à prendre des drogues et à chercher de l’amour dans des relations futiles et malsaines. Je désirais suivre Jésus du plus profond de mon cœur, mais il y avait en moi cette nature plus forte qui me faisait tomber à chaque fois (j’ai compris plus tard que je vivais ces versets de Romains 7:21). Combien de fois me suis-je retrouvée à genoux à implorer le pardon de Dieu. Chaque fois il me relevait et je repartais, puis retombais… c’était épuisant. J’avais l’impression que rien n’avait changé de ma vie d’avant, sauf cette espérance au fond de moi que personne ne pouvait m’enlever. Plusieurs fois, j’ai appelé des chrétiens, mon église au secours. On me répétait que Dieu m’aimait malgré mes faiblesses, qu’il était grâce et qu’il fallait tout déposer à la croix. Je ne comprenais pas, quelque chose ne tournait pas rond, l’incrédulité commençait à grandir; où était donc cette vie nouvelle dont parlait la Bible? Je voyais bien qu’il y avait un fossé entre ce que je vivais et ce que disait l’Ecriture. Il y avait une exigence que je ne pouvais atteindre et cela me rendait plus que malheureuse.

C’est à cette période que je me suis mariée. Dieu m’a donné un mari exceptionnel, qui a connu le Seigneur au début de notre relation. Mais les choses étaient loin d’être roses pour autant… Je me suis découvert être une épouse contrôleuse, manipulatrice, jalouse, souvent mauvaise, malgré tous les efforts que je faisais pour ne pas l’être. J’en avais totalement conscience, mais c’était plus fort que moi. Je pleurais souvent sur l’état de mon cœur et je criais à Dieu, ne sachant quand viendrait ce changement…

Désespérée

Découragement, tristesse, sentiment d’incapacité, culpabilité… voilà ce qui me rongeait jour et nuit. Je me sentais emprisonnée. Rien ne pouvait me consoler; même pas ce Jésus que je connaissais si peu. Je doutais, ma foi s’éteignait doucement, l’envie de prier, de lire la Parole, de chercher Dieu aussi. J’y croyais, mais pour les autres. J’étais une si mauvaise chrétienne que Dieu ne pouvait s’intéresser à moi. Je continuais de noyer mon chagrin dans l’alcool. Tous les week-ends, je buvais pour oublier, jusqu’à me mettre dans des états pas possible. J’avais pourtant trois enfants. Je culpabilisais d’être une mère, une épouse et surtout une chrétienne si déplorable.

Vie dissolue

Nous avons commencé à fréquenter une église de maison, avec des gens qui vivaient une foi totalement libre et parlaient à tout-va de la grâce de Dieu. Au programme: apéros, BBQ avec alcool et cigarette à gogo, louange et partage de la Parole. Au début, je me sentais bien, cela justifiait mon problème d’alcool. Tous ceux qui nous mettaient en garde étaient envoyés sur les roses, qualifiés de religieux. Après quelque temps, j’ai commencé à me sentir mal, je ne pouvais plus m’approcher de Dieu. Chaque fois que j’ouvrais la Parole, je sentais qu’elle me condamnait. Je ne savais plus qui était Dieu, j’avais l’impression qu’il n’avait jamais été aussi loin de moi. Je commençais à douter de mon salut et, lorsque je le partageais, on me disait que, si je croyais en Jésus et si je le confessais de ma bouche, j’étais sauvée. Cela me paraissait bien simpliste et je n’étais pas satisfaite. Perdue et désorientée, un sentiment de mort de plus en plus fort à l’intérieur de moi, je me souviens d’avoir crié à Dieu de me sortir de cet enfer.

La gifle espérée

Il a entendu ma détresse et a mis sur mon chemin une femme de Dieu, envers qui je serai toujours reconnaissante. Cette femme m’a écoutée, a compris ma détresse. Puis, contrairement aux paroles d’encouragements que j’avais eues l’habitude d’entendre jusque-là («Dieu t’aime, ne t’inquiète pas, il te fait grâce, tu as souffert, c’est normal, Dieu connaît ta souffrance…» etc.), elle m’a parlé comme jamais on n’avait osé me parler. Ses mots étaient des flèches qui me touchaient en plein cœur, ses paroles disaient une vérité plus tranchante qu’une épée, la vérité de l’Evangile.

Elle m’a parlé de la croix, du sacrifice de Jésus, de ses souffrances, de ce tout accompli de Dieu pour nous libérer, pour nous permettre de vivre la vie de l’Esprit. Elle m’a fait comprendre que je vivais dans ma nature de péché, cette nature charnelle dont le salaire est la mort; je pouvais choisir d’y rester, mais il n’y avait alors aucune issue. J’étais responsable de mon état et de mes choix, car Dieu avait donné son Fils à la croix pour me libérer de cette nature; c’était à moi de décider ce que je voulais: la vie ou la mort. Choisir de croire Dieu et crucifier ma vielle nature avec Christ afin d’entrer dans cette vie de l’Esprit, en manifestant le caractère de Christ et les fruits de l’Esprit, ou fermer les portes de la foi et de la grâce, rendant de ce fait Jésus incapable dans ma vie.
Mon cœur battait la chamade. Qui était-elle pour me parler comme cela? C’était très inconfortable et difficile à entendre. Pourtant mon cœur m’attestait que c’était vrai. Je sentais toute l’autorité de Christ dans ces paroles. J’ai compris que j’étais à un carrefour, je devais prendre la décision de ma vie. Celle de choisir ma propre vie, mes sentiments, ma souffrance, ma petite existence, mes propres droits, ou choisir Christ entièrement en prenant ce chemin de la croix jour après jour. Cela m’a transpercée quand elle m’a dit que Christ était mort pour moi, mais qu’en restant dans mes péchés (ma chair), j’en faisais un incapable dans ma vie. Pour la première fois, je me suis mise à penser à ce que Jésus pouvait ressentir. J’ai pris conscience que la victime ce n’était pas moi, mais Jésus. Qu’il m’avait tout donné pour que je sois libre, mais que j’avais jusque-là bafoué sa grâce, foulé aux pieds son sacrifice…

Sans compromis

J’ai choisi la vie, choisi de renoncer à moi-même, à cette vie charnelle, j’ai choisi le chemin étroit qui mène à la vie. Je me suis repentie au plus profond de mon être. Plus rien depuis ce jour n’a été comme avant. Une foi surnaturelle dans le sacrifice de Jésus est venue en moi et mes yeux se sont ouverts sur ma nature de péché et sur la nature de Christ. Je commençais à voir clair! Les versets de Paul qui nous exhortent à nous dépouiller de notre vieille nature et à nous revêtir de Christ devenaient une réalité, je l’expérimentais chaque jour! Je voyais mon caractère, mes envies, mes aspirations changer radicalement. Je commençais réellement à naître de nouveau. Dieu m’a révélé qu’il ne donnait pas sa grâce pour justifier notre péché, mais pour nous en séparer et que c’était un choix de chaque instant, que c’était à nous de le vouloir!

Du jour au lendemain, je n’ai plus eu envie de boire ou de fumer, comme si je n’avais jamais été fumeuse ou alcoolique. La Marie qui aimait ces choses était réellement morte et il est difficile de tenter un mort! Dans mon couple et la relation avec mes enfants, toutes choses ont également été nouvelles. Le monde et tous ses plaisirs, ce que j’aimais avant commençaient à devenir fade à mes yeux. Je sentais qu’il me purifiait petit à petit, presque malgré moi.
L’amour pour Dieu grandissait de jour en jour. J’avais soif de sa Parole, de le connaître. Je relisais la Bible avec des yeux nouveaux. Et Jésus m’a été révélé d’une manière nouvelle. Lui que, jusqu’alors, je considérais comme un ami, un pote, m’est apparu être le même que ce Dieu d’Israël, ce Dieu du mont Sinaï, rempli de miséricorde, de compassion, mais saint et radical, parfois tranchant dans ses paroles. Tout dans la Bible a soudain pris du sens, du premier mot jusqu’au dernier. C’est un trésor inépuisable, un vrai pain de vie.

Le chemin de la sanctification était devenu primordial et je comprenais toujours mieux qu’il était le seul chemin, celui de la croix, où ma nature de péché devait chaque jour être mise à mort pour laisser Christ prendre le pas en moi. Les versets suivants ont pris alors tout leur sens: «Celui qui ne prend pas sa croix, et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera.» (Matthieu 10:38-39) Je savais que ce combat serait rude, mais j’étais déterminée au plus profond de moi à ne laisser aucune miette à cette nature qui n’aimait pas Dieu. Je commençais à avoir une haine du péché, me rendant compte que, jusqu’alors, je l’avais chéri et aimé.

«Je vous donnerai un cœur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau; j’ôterai de votre corps le cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon esprit en vous, et je ferai en sorte que vous suiviez mes ordonnances, et que vous observiez et pratiquiez mes lois.» (Ezéchiel 36:26-27)

L’abandon total mène à la plénitude

J’avais soif de plus, de vérité, de trouver une église qui vivait la parole de Dieu autrement que seulement le culte du dimanche et la réunion de prière. Je priais que Dieu me montre ce qu’il attendait de moi, j’étais prête à aller là où il voulait. Par la grâce de Dieu, nous avons pu rencontrer une communauté lors de nos vacances dans une petite église de maison. En voyant ces fous de Dieu, en passant du temps avec eux, en les écoutant nous expliquer leur vie, leur passion pour Dieu, nous avons eu avec mon mari la même pensée: «Ils vivent la parole de Dieu! C’est possible de vivre cette vie de Christ de façon entière.» L’appel de Dieu a résonné tellement fort dans nos cœurs que nous avons décidé d’aller là où il nous attendait. Nous avions pourtant une petite vie bien rangée, une carrière prometteuse, une maison, une bonne situation sociale, tout pour être heureux. Mais le Seigneur nous demandait plus. Il nous voulait tout entier et qu’on lâche nos sécurités, notre confort. Cette conviction devenait de plus en plus pressante. Nous avons quitté notre maison, notre église, notre région, nos amis et sommes allés rejoindre une communauté dans le sud de la France afin de suivre une formation missionnaire, sachant que notre vie ne serait plus jamais comme avant.

Aujourd’hui, nous faisons partie d’une mission depuis bientôt un an et nous ne regrettons rien. Nous vivons chaque jour ce que nous n’osions espérer vivre jusqu’alors. Une vie qui ressemble à celle des Actes, une vie d’assoiffés de Dieu. Je me rends compte que j’étais tiède comparé à eux, je croyais connaître beaucoup de choses, mais j’avais besoin que Christ grandisse plus profondément en moi. Oui, nous avons tout quitté, mais nous avons vite pris conscience que nous avions beaucoup d’idoles dans nos vies, tant de choses prenaient encore la place de Dieu. Depuis, il nous restaure de jour en jour dans notre couple et notre caractère, avec nos enfants, nous apprenons à lâcher, à le laisser être ce qu’il veut en nous.

Nous voyons la force de cette vie communautaire qui nous permet de nous frotter les uns aux autres, de vivre l’amour fraternel, le pardon, de nous reprendre les uns les autres par amour de la vérité, d’être en totale lumière avec chacun. Je n’ai jamais connu cette dimension du Corps où tous n’ont qu’une envie: vivre Christ jusqu’au bout, mettre sa Parole en pratique à chaque instant. Je sais que je ne pourrais plus vivre l’Eglise autrement.

Aujourd’hui, nous ne voulons rien d’autre que Dieu, qu’il glorifie son nom par nos vies. Nous ne pouvons que lui dire: «Seigneur, nous voici, prends nos vies comme un sacrifice.» Pour cela, nous avons besoin de le connaître encore plus, de chercher sa face jour après jour. Nous avons compris qu’il n’y a pas de recette miracle, pas de méthode accélérée ou de chemin facile… Il y a Gethsémani, ce chemin que personne ne voudrait prendre, mais que Christ était résolu à suivre jusqu’au bout. C’est l’unique cri de nos cœurs: «Non pas notre volonté, mais la tienne, Seigneur, non pas notre propre vie, mais ta vie»… même si ce chemin est difficile, qu’il inclut la souffrance, nous choisissons de perdre notre vie comme Jésus nous le demande. Il ne nous promet ni richesse, ni prospérité, ni gloire sur cette terre, mais nous donne l’espérance du Royaume à venir.

Marie

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