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Interview de Phil Keaggy

Chaback: J’ai beaucoup apprécié ton concert à Berne le 23 juin dernier. Depuis quand joues-tu et quelle a été l’évolution durant toutes ces années?

Phil Keaggy: Merci du compliment! J’ai commencé à jouer à 10 ans; j’aimais la guitare et aussi la batterie. Mes parents ont trouvé la guitare plus appropriée pour moi; mon grand-père en jouait et mon grand frère David aussi. Je suis né en 1951; les années cinquante m’ont donné un vif intérêt pour la musique avec Johnny Ray, Elvis, The Everly Brothers et Eddie Cochran. Les années soixante m’ont apporté l’influence des Beatles, de Jeff Beck, d’Eric Clapton, de Jimmy Hendrix, de Page et de Mike Bloomfield. Comme jeune, j’essayais de façonner mon style d’après ces artistes.

Février 1970 a marqué un tournant dans ma vie: Dieu et la Bible ont commencé d’influencer mes pensées et mes attitudes, ainsi que d’autres musiciens croyants comme Love Song, Larry Norman et Randy Stonehill. Durant les années septante et huitante, j’ai continué d’écouter beaucoup de guitaristes comme Julian Bream, John Renbourn, Bruce Cockburn, Anthony Phillips, Larry Carlton, Pat Metheny et Alan Holdsworth. J’ai toujours voulu rester ouvert aux nouvelles influences. Durant toutes ces années, j’ai écrit et enregistré ma musique et fait beaucoup de tournées. Depuis les années nonante, ma préférence va à la musique acoustique, bien que je joue de la guitare électrique pour les enregistrements et parfois avec des groupes.

Ch: Tu es très impressionnant à la guitare; combien d’heures par jour t’entraînes-tu?

Ph.K.: Je n’ai pas de régime strict ou de structure à ce niveau. Quand je prépare un enregistrement, je me surprends à travailler en perdant totalement la notion du temps. Je remarque que, si tu calcules ton temps de répétition, tu finis par penser plus au temps qu’à la musique. Cependant il est certain qu’il doit y avoir de la discipline et du temps consacré pour devenir un bon musicien. Il est important de prendre le temps et d’être disposé à apprendre. J’apprends à chaque enregistrement, parce qu’on crée du nouveau. Programme de la place pour répéter et enregistrer et tu progresseras. Si tu n’enregistres pas, tu progresseras jusqu’au jour où tu voudras le faire, et tu apprendras encore plus.

Ch: As-tu souvent des contacts avec des artistes non chrétiens? J’ai entendu parler d’une rencontre avec Paul McCartney… Comment cela s’est-il passé?

Ph.K.: Je suis ami avec Laura Eastman, sœur de Linda, chère et défunte femme de Paul. Laura est une chrétienne engagée et travaille dans un réseau aux Etats-Unis; elle m’avait demandé de participer à une campagne de promotion de la Bible. Après des années, elle nous a présenté son fiancé, Donald, et m’a demandé de chanter à son mariage qui a eu lieu en septembre 1990. J’ai découvert que j’étais le seul musicien au mariage et que Paul et sa famille seraient de la fête. C’était un peu un choc, mais c’est allé et Paul m’a beaucoup complimenté et encouragé.

Nous avons un peu joué ensemble, peut-être une demi-heure. Je lui ai passé une guitare James Olson, comme la mienne, mais pour gaucher. James m’a demandé de la donner à Paul, qui a accepté ce cadeau. C’était un chouette moment.

Sinon, j’ai joué avec Joe Walsh et, avec mon groupe Glass Harp, avec beaucoup de groupes à la fin des années soixante et début septante, comme Humble Pie (Peter Frampton), Yes, Iron Butterfly, Kinks, Traffic et Chicago. Il y a bien d’autres groupes pour lesquels j’ai joué en première partie ou avec qui j’ai eu l’occasion d’improviser. Récemment, James Taylor voulait essayer ma guitare; comme je ne pouvais pas y aller, mon fils Ian est allé à ma place et la lui a apportée. C’était cool!

Ch: J’ai vu que tu as joué dans un album de P.O.D. T’arrive-t-il souvent de jouer avec des jeunes artistes?

Ph.K.: J’ai été invité à jouer sur le CD de P.O.D. Payable on Death par leur guitariste et compositeur Jason Truby. Jason m’a partagé avoir été profondément influencé par ma musique; il voulait que ses fans m’entendent aussi. La plupart des gens ne m’ont jamais entendu, à cause de l’isolement dans ce que nous appelons la musique chrétienne contemporaine. J’ai aussi participé à la musique d’autres jeunes artistes au niveau de la composition et de l’enregistrement.

Ch: Où est ton cœur? Quels sont tes projets?

Ph.K.: Mon cœur est avec ma famille. Je suis un homme béni avec une merveilleuse femme et trois enfants formidables (tous adultes). Comme croyant, j’appartiens à Dieu, je suis sa propriété et je désire lui plaire avec les dons que j’ai reçus. J’aspire aussi à être une bénédiction apportant l’espérance et la bonne nouvelle au monde. La musique est mon langage; c’est ainsi que je communique le mieux, avec ou sans paroles.

Ch: Merci beaucoup et bonne route!

Alain Kreis

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