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Blessure suite à une situation d'abus

Lorsqu’on m’a nommé responsable d’un secteur d’église après dix ans de vie chrétienne et un lourd passé dans la zone, l’alcool et la drogue, je pensais être «arrivé». J’étais vraiment reconnaissant envers le Seigneur des dons qu’il avait mis en moi et désirais les mettre au service de son Corps. Mais la tâche s’est avérée plus ardue que je ne le pensais. Je me suis vite retrouvé surchargé d’activités, n’ayant plus une seconde à moi entre les divers engagements de mon «ministère», les situations personnelles des gens de mon équipe à gérer, la formation à suivre obligatoirement et mes propres combats face à la sainteté que demande une telle position d’autorité; je passais mon temps à courir.

Comme je servais le Seigneur dans d’autres ministères extérieurs à la communauté et fréquentais parallèlement une jeune femme chrétienne rencontrée dans un camp d’évangélisation, Dieu s’est servi de différents moyens pour m’ouvrir les yeux sur ma situation. J’ai donc essayé d’en parler à mes responsables, mais je me suis heurté à un mur d’incompréhension et de silence me renvoyant à mes propres faiblesses. On m’a conseillé de rompre avec cette personne qui n’était pas en accord avec la vision de l’église et ne désirait finalement pas s’engager dans cette communauté, et on m’a demandé de réduire mes activités hors église au strict minimum.
J’ai également dû trouver un travail à cinquante pour cent à côté de mon engagement, lui-même rémunéré à cinquante pour cent, alors que cela me prenait le cent pour cent de mon temps, afin, m’a-t-on dit, de garder un pied dans le monde du travail.
N’étant pas qualifié, j’ai dû trouver un travail manuel pénible physiquement et stressant, combiné aux nettoyages des locaux de l’église, ce qui ne me laissait plus de temps pour ma communion personnelle avec Dieu, à moins que je compte sur le Seigneur pour me renouveler si je lui consacrais mes nuits au lieu de me reposer!
La goutte qui a cependant fait déborder le vase a été lorsqu’on m’a dit qu’après un calcul minutieux, il s’avérait que je ne remplissais pas le quota d’heures de mon cinquante pour cent, et que cela n’était vraiment pas correct vis-à-vis des membres de l’église qui payaient mon salaire par leur dîme. On me reprochait aussi de m’occuper de membres de ma famille qui s’approchaient du Seigneur, simplement parce qu’ils n’habitaient pas la ville que cette église cherchait à atteindre.
Je me suis donc retrouvé face au conseil d’église, incapable de formuler mon malaise ni de gérer la situation, et j’ai décidé de quitter le navire, blessé de n’avoir trouvé ni aide, ni compréhension. Cela m’a pris longtemps pour pardonner et refaire confiance à «l’église».

Jean-Jacques (prénom fictif)

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