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Les domaines sensibles à l'abus spirituel

Sans être exhaustif, il existe trois domaines dans lesquels l’abus spirituel peut se manifester de manière particulièrement insidieuse.

La prophétie
Dans l’Ancien Testament, la prophétie avait avant tout une fonction d’avertissement de la part de Dieu pour inviter son peuple à revenir à lui. Elle annonçait aussi des jugements ou des conséquences de la désobéissance, de même que la venue du Sauveur. Si le prophète se trompait, il était sévèrement puni par Dieu.
Dans le Nouveau Testament, la «mission» de la prophétie est l’édification, l’exhortation et la consolation (voir 1 Corinthiens 14:3). Beaucoup de personnes ont été déçues de la prophétie parce qu’elles ont considéré le prophète comme un voyant. La prophétie n’a pas le but premier la direction divine, elle n’en est que l’un des aspects qui doit, comme le dit Bob Mumford dans son ouvrage La direction divine, être en accord avec d’autres éléments que sont notamment la conviction intérieure, la parole de Dieu et les circonstances. Nous pouvons nous laisser manipuler par la prophétie lorsque nous sommes trop pressés et que nous ne voulons pas attendre le temps de Dieu. Les personnes parlant de la part de Dieu sont autant responsables de ce qu’elles disent et surtout de la manière dont elles le disent que celles recevant les paroles. Pour éviter les abus, il serait important que les responsables spirituels du receveur soient présents, afin de pouvoir discerner ce qui est dit. Les personnes fragiles et en manque de reconnaissance personnelle sont en danger d’une interprétation incorrecte.

La guérison
Quand nous sommes malades, nous avons beaucoup d’attentes et parfois beaucoup de déceptions lorsque la guérison n’est pas au rendez-vous. Parfois, ces espoirs déçus peuvent entraîner la perte de la foi. Il n’est pas rare que certains malades aient été accusés de manquer de foi. Or la parole de Dieu nous dit, dans l’épître de Jacques, que la prière de la foi relèvera le malade. Par conséquent, ceux qui prient sont donc autant investis de la responsabilité de la foi que ceux qui reçoivent. La guérison proclamée doit rencontrer l’écho du malade. Je pense à une personne souffrant depuis vingt-cinq ans d’une grave maladie psychiatrie à laquelle un «prédicateur-guérisseur» bien connu a dit: «Le Seigneur te guérit, ton problème est dans ta tête», et qui, une année plus tard, vient me voir en me demandant: «Le Seigneur va-t-il me guérir?» La guérison est souvent un processus dans lequel la simple confiance en Dieu est plus importante que toute proclamation à caractère parfois magique. Comme tout autre domaine de la foi, la guérison est un chemin que Jésus fait avec le malade.

La relation d’aide
S’il faut saluer le développement et les bénéfices de la relation d’aide, il convient également d’évoquer les écueils, en particulier les faux souvenirs induits. Ce syndrome des faux souvenirs a été dénoncé récemment par la mission interministérielle française de lutte contre les sectes. Ces souvenirs sont suggérés par un thérapeute ou un conseiller. Comme beaucoup d’autres phénomènes, celui-ci nous vient d’Amérique du Nord. Après avoir découvert dans les années septante le nombre important d’abus sexuels commis sur des enfants, certains thérapeutes, de plus en plus nombreux, ont pour postulat de fond que «tous» les symptômes de leurs clients sont dus à un abus sexuel occulté. Ont alors commencé des procès innombrables, brisant des familles, jusqu’à ce qu’on ait constaté des abus. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’abus sexuel. Cependant, dans la relation d’aide, il est important de ne pas aller au-delà de la demande du patient-client et de le laisser ainsi recevoir les réponses du Seigneur.

En conclusion, il est très important dans tous ces domaines de conduire celles et ceux que nous accompagnons à Jésus et pas à ses représentants. Il y a parfois des discours contradictoires. D’une part nous confessons que Jésus agit, d’autre part nous mettons tel ministère sur un piédestal, évoquant son succès et, ce faisant, nous attachons les gens à l’homme et pas forcément à Jésus. Jésus n’a pas besoin de méthodes de manipulation pour convaincre les hommes. Il se révèle plutôt dans la douceur de la voix du Saint-Esprit. Il veut faire route avec nous en respectant l’identité profonde de chacun.

N. V.

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