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L'autorité, en user sans en abuser

Un document de référence de JEM* (résumé)

La liste ci-dessous devrait aider tant les membres d’églises ou d’œuvres à discerner à quelle autorité ils sont soumis, que les leaders à sonder leur âme pour voir s’ils exercent leurs responsabilités par insécurité ou de façon appropriée. Nous atteignons facilement des extrêmes en matière d’autorité; certains prônent une sorte d’anarchie où chacun est son propre chef, sans souci d’être redevable ou de soumission, alors que d’autres imposent un système pyramidal qui sape le sacerdoce du croyant et élève les responsables à une place qui n’était pas dans l’intention de Dieu. Les principes suivants s’appliquent à tous les membres du corps de Christ, pasteurs et responsables compris.

  1. Céder des biens personnels: Quand des gens sont poussés à le faire, cela peut être une façon de contrôler leur vie.

  2. Le traitement des femmes: Quand elles sont exclues des responsabilités ou des positions d’autorité, quand on ne respecte pas leurs opinions ou qu’on ne les considère pas comme égales aux hommes, l’autoritarisme n’est pas loin.

  3. Le pouvoir des leaders: La Bible enseigne à se soumettre à ceux que le Seigneur a placés au-dessus de nous (voir Tite 3:1, Hébreux 13:17). Jusqu’à quel point et dans quels domaines cela va-t-il? Elle précise que cette autorité est limitée. Par exemple un responsable n’a pas le droit de dicter aux gens ce qu’ils doivent faire dans leur vie privée. Il peut donner un conseil en tant qu’ami (et non une directive en tant que figure d’autorité), afin de ne pas placer la personne sous la condamnation si elle fait un autre choix.

  4. Changements fréquents autour d’un leader: Si un responsable change de poste tous les deux ou trois ans, ou si ses proches collaborateurs le quittent régulièrement, cela peut être le signe d’une certaine instabilité ou d’un style autoritaire chez lui.

  5. Des leaders constamment sous pression ou sur la défensive: Ils montrent un manque de confiance en eux et dans leurs responsabilités. Par insécurité, ils peuvent exercer une vraie domination sur les autres.

  6. L’exclusivité: Dès qu’un groupe dénigre les autres églises et vante ses propres mérites, c’est souvent le signe qu’en plus de l’orgueil, il y a autoritarisme. Comment les autres chrétiens sont-ils considérés?

  7. Faille psychologique du leader: Est-ce un besoin chez lui de dominer son entourage? Cela peut apparaître au début du ministère ou plus tard, à l’occasion d’une crise ou d’un conflit. Tant qu’un travail sur sa vie n’aura pas abouti, il tendra à l’autoritarisme et à la manipulation.

  8. Le conformisme: Il est souvent nécessaire, surtout au sein d’organismes ayant des procédures indispensables à la réalisation de leurs objectifs. Toutefois, ces buts et ces procédures devraient être soumis à l’examen d’hommes et de femmes de Dieu extérieurs au groupe et explicités avant qu’une nouvelle personne s’engage, afin qu’elle puisse les approuver.

  9. Quitter le groupe: Cela pose-t-il problème? La personne est-elle mise sous pression, culpabilisée? Part-elle blessée, avec l’impression d’être un chrétien de deuxième classe?

10. Le leader possessif: L’est-il à l’égard de ses collaborateurs? Exerce-t-il une pression sur eux pour les obliger à rester? L’accompagnement et le conseil sont-ils utilisés comme moyens de garder les gens dans le groupe?

11. Quand le leader n’a pas confiance: Il va multiplier les règlements et les principes de vie rigides, appuyés par des versets, en laissant sous-entendre que les gens ne sont pas fiables et qu’il faut des lois pour les corriger… alors que son rôle est de créer une atmosphère de confiance en comptant sur la maturité de son équipe.

12. Questions et critiques: Les membres sont-ils libres de poser leurs questions ou de faire des critiques constructives sans que le responsable se mette sur la défensive et sans craindre d’être récriminés ou qualifiés de rebelle critique? Les leaders sont-ils capables d’entendre et de recevoir les souffrances, les blessures et les déceptions des gens? Sont-ils redevables envers quelqu’un, en dehors d’eux-mêmes et du Seigneur? Sont-ils ouverts à la correction?

13. Le surmenage: Le responsable a-t-il tendance à épuiser ses collaborateurs, leur donnant l’impression qu’ils ne sont pas à la hauteur ou assez spirituels s’ils ne dédient pas l’essentiel de leur temps au groupe?

14. L’impureté morale: Souvent les personnes qui deviennent autoritaires ou manipulatrices font des compromis moraux et vivent dans le péché.

15. La confusion des rôles: Un responsable peut devenir autoritaire ou abuser de ses fonctions quand il confond les leaderships visionnaire et pastoral. C’est une chose que d’inspirer un groupe quant à la direction à prendre, c’en est une autre que de conseiller une personne.

16. Prises de décisions: Les leaders donnent-ils aux gens l’occasion de participer aux prises de décisions et à la définition des principes de la communauté ou sont-elles prises uniquement par le «haut»? Les gens passent-ils pour des rebelles s’ils les remettent en question?

17. Mettre trop l’accent: Le faire sur les manquements ou les exigences de performances, sans élever la réalité de la grâce de Dieu, peut engendrer la condamnation et le doute par rapport à l’amour et au pardon de Dieu.

18. Abus dans la direction spirituelle: Il y a abus quand nous prenons trop la responsabilité de résoudre les problèmes des gens sans les laisser libres de répondre au Seigneur quand ils sont prêts à le faire. Le fait de «jouer» au Saint-Esprit dans la vie des autres engendre toujours conflits et souffrance.

19. Désaccord avec le leadership: C’est refuser aux gens le droit de faire appel pour une décision qu’ils désapprouvent ou de pouvoir aller vers d’autres pour des conseils lorsqu’ils sont en désaccord avec le responsable. Les emprisonner de cette manière n’est pas juste; cela montre qu’il exerce sur eux une pression excessive, probablement par insécurité ou besoin malsain de contrôler toute situation.

20. Refuser d’admettre ses erreurs: Le refus de ses négligences ou la reconnaissance de ses responsabilités dans des situations d’injustice va pousser le leader à blâmer les autres et à les accuser d’avoir une mauvaise attitude, alors qu’il devrait leur demander pardon.

21. Obéissance absolue: Il est faux d’enseigner qu’il faut toujours obéir au responsable, quoiqu’il dise et même s’il a tort, parce qu’il est «l’oint de Dieu». Nous devrions plutôt apprendre aux gens à obéir à Dieu et à sa Parole, et non aux hommes simplement parce qu’ils ont le titre de leaders.

Il est évident que les gens doivent régler leurs problèmes d’indépendance et d’insoumission, mais cela devrait être abordé dans un esprit de douceur et d’amour.

Les principes bibliques suivants vous seront utiles pour confronter de mauvaises attitudes:

  • Galates 6:1-3 – Ayez un esprit de douceur et d’humilité, prenant garde à vous-mêmes…
  • Deutéronome 17:4, Proverbe 18:17, 1 Timothée 5:19 – Ecoutez toujours les deux côtés d’une histoire et examinez attentivement tous les points de vue avant de trancher.
  • Matthieu 18:15-18 (contexte du pardon), Jacques 3:13-18, Jacques 5:19-20 – Avec amour, cherchez de toutes les façons à offrir le rachat; ne mettez jamais les gens en position où il leur sera difficile de faire marche arrière ou de chercher de l’aide extérieure.
  • 1 Samuel 12:23 – Priez pour ces personnes afin de recevoir le cœur de Dieu pour eux et vous assurer que vous ne réagissez pas avec vos propres blessures ou déceptions. Patientez jusqu’à ce que vous ayez reçu le cœur de Dieu et que vous sentiez que Dieu a préparé son cœur pour la correction; choisir le bon moment peut faire toute la différence.
  • Proverbe 11:14, Proverbe 15:22 – Recherchez le conseil d’un ancien mature, si possible extérieur au groupe, quand il y a un problème avec l’attitude de quelqu’un (son pasteur serait le mieux).

Quelques principes pour vous aider à confronter un leader qui a tort:

  • Assurez-vous que les faits soient justes et que vous ayez entendu toutes les parties du conflit (même point que le deuxième ci-dessus).
  • Priez pour le responsable et assurez-vous que votre cœur ne nourrit pas d’amertume et d’esprit critique envers lui. Si vous avez été blessé ou déçu, veillez à entrer et à rester dans un processus de pardon et d’amour (1 Pierre 4:8).
  • Priez pour le leader afin qu’il ait une révélation du Seigneur concernant le tort qu’il a commis et qu’il discerne ce qu’il doit faire. C’est une preuve de notre engagement envers lui.
  • Recherchez le conseil de Dieu dans l’humilité si un responsable a fauté, afin de savoir si vous devez lui parler. Si le tort est grand (vol, malhonnêteté, péché sexuel, etc.), que vous êtes allé le voir et qu’il ne se repent pas, retournez vers lui avec un autre chrétien mature (Matthieu 18:15-18).
  • S’il ne se repent pas et qu’il ne s’agit pas d’une faute morale grave, n’allez pas voir d’autres chrétiens pour le critiquer. La Bible dit clairement l’importance de l’unité et du pardon; critiquer une décision que vous désapprouvez risque de vous amener à commettre un plus grand péché.
  • Si le responsable est autoritaire, immature ou qu’il manque de sagesse, vous avez deux possibilités, qui sont soit de rester sous son autorité après lui avoir partagé ce que vous ressentez, soit de quitter l’équipe. Ne restez cependant pas pour critiquer, pour devenir amer et pour créer des divisions. S’il s’agit d’une faute morale ou d’une hérésie doctrinale, là vous devriez quitter le groupe si le leader ne se repent pas après avoir été confronté; rester pourrait vous amener à des compromis dans votre vie.
  • Si vous ne savez pas quoi faire, recherchez le conseil, à l’extérieur, d’un pasteur expérimenté ou d’un responsable d’œuvre, même si vos leaders vous disent de ne pas le faire. Tout croyant en a le droit!

Relevons pour finir l’importance et le grand besoin de responsables oints de Dieu. Des années d’expériences et bien des erreurs leur seront nécessaires pour devenir un leader sage, tout comme bien des héros de la Bible.

*Jeunesse en Mission – Floyd McClung: document résumé par Anne Kreis, utilisé avec autorisation.

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