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Pour que sa Parole s’envole au bout du monde

Voici un peu plus d’un an, un jeune couple et ses deux enfants ont quitté leur famille et le confort de l'occident pour aller servir l’Eglise laotienne.

Transformés par Dieu, Charles et Anne désirent aider les jeunes à construire leur vie sur de solides fondations; ils ont décidé de s’installer au Laos, pays d’Asie du sud-est très pauvre où les jeunes des campagnes ont peu de perspectives d’avenir devant eux. Ils travaillent dans un centre de formation qui donne des outils à de jeunes croyants pour les aider à débuter dans leur vie professionnelle tout en développant leur identité en Christ. Leur nouvelle vie se partage entre leur engagement auprès des jeunes, l’apprentissage du lao, les contacts avec les voisins, la débrouille en terre laotienne et bien sûr leurs deux bouts de chou. En visite chez eux, je leur ai posé quelques questions:

centre2Pourquoi le Laos? Comment ce projet s’est-il mis en place?
A. et C.: On s’intéressait tous deux à l’Asie, puis un ami nous a parlé de son ONG qui œuvrait au Laos… un hasarD? Nous avons néanmoins envoyé plusieurs demandes à d’autres ONG, mais cette vision nous convenait mieux; cette ONG est proche des gens et a une vision globale de l’Evangile (holistique). Le tout a été arrosé de nombreuses prières pour que Dieu ferme et ouvre les bonnes portes… c’est une méthode qui fonctionne plutôt bien. On a vu que Dieu était avec nous dans ce projet de différentes manières!

Rétrospectivement, quelles expériences vous ont préparés à votre nouvelle mission en Asie?
A.: A la suite de ma formation d’infirmière, je voulais faire une spécialisation en médecine tropicale pour pouvoir un jour aider dans ces pays. Ce rêve ne m’a jamais quittée, mais bien du temps s’est écoulé entre le rêve et la réalité. Entre-temps, j’ai fait plusieurs missions à court terme au Mali, en Roumanie, au Brésil et deux mois en Amérique latine moitié mission et moitié tourisme (je recommande, c’est parfait pour découvrir un pays). Avec le recul, j’avoue que ces voyages préparent énormément à l’expatriation. Même si les pays visités sont différents, de nombreux points communs persistent (la pauvreté, le mode de vie à l’extérieur et plus en communauté...).
C.: J’ai aussi fait plusieurs voyages à l’étranger qui m’ont bien préparé à ce que nous vivons aujourd’hui. Mon vécu à JEM et l’école biblique font aussi partie des moments clés.

Comment s’est passée la transition avec le Laos?
A.: Les dernières semaines ont été assez difficiles. Je me souviens d’une soirée louange où, les yeux pleins de larmes, j’ai dit au Seigneur: «Le plus gros sacrifice que je peux faire, c’est de te donner ma famille», car je savais qu’ils allaient beaucoup me manquer… et c’est le cas!
A. et C.: Nos premières impressions au Laos, c’est beaucoup d’excitation et de joie face à la découverte… une part d’exotisme. Puis après le sentiment qu’on ne contrôle plus rien. Aller au marché relève du miracle la première fois.
A.: Je me souviens de la fois où on a trouvé deux scorpions dans le jardin. J’ai eu du mal à dormir pendant quelques nuits.
C.: Mais la fois où j’ai tué un serpent, je me sentais comme Indiana Jones.
A. et C.: On est très heureux d’être ici. La vie est défiante.
A.: Et, dans les moments difficiles (pour vous faire enrager un peu), je m’installe sur mon hamac et regarde le beau ciel bleu, les vertes rizières et le soleil qui est là tous les jours! Ça, c’est fun.
A. et C.: Ce qu’on aime aussi ici, c’est qu’ayant moins de repères, on a plus besoin de Dieu! On est aussi poussés à plus lui ressembler, notre caractère est davantage travaillé! Aïe, parfois ça fait mal…
A.: Par rapport à notre vie d'avant, le Laos est comme un accélérateur de particules! On est davantage travaillés! C’est cool! J’ai constaté que beaucoup d'expatriés sont dans le «faire» à cause des nombreux besoins qu’ils voient. Vouloir répondre à tous les besoins pousse beaucoup d'entre eux à l’épuisement. Mais notre identité repose sur qui je suis en lui, pas ce que je fais pour lui. Notre identité d’expatrié peut être bouleversée, il faut avoir de solides racines en Dieu!

Quels sont vos rêves pour la suite?
A. et C.: Pouvoir mieux parler lao, continuer à effectuer des projets passionnants qui touchent les Laotiens et continuer à voir un grand Dieu agir par «notre petite personne». C’est trop bon d’entrer dans ses œuvres préparées d’avance!

Un conseil pour nos jeunes?
A.: Oui, il faut un appel pour partir en mission, mais je constate avec regret que beaucoup de chrétiens n’osent pas partir, car ils n’ont pas reçu l’appel en lettres de feu durant leur sommeil. Ils attendent et attendent encore le fameux songe jusqu’à leur retraite. Je pense que, si Dieu a mis ce désir dans ton cœur depuis un moment, l’appel est là. Je vois tellement de besoins dans les pays étrangers, tout métier est utile! Que tu sois agriculteur ou homme d’affaires, tu peux faire tellement de choses ici! Il faut désacraliser l’appel! Les missionnaires sont des gens comme tout le monde, avec des faiblesses et des forces. Je te rassure, il n’y a pas un profil particulier. Si tu aimes voyager, l’aventure et Jésus, alors ces petites graines dans ton cœur sont le début de ton appel! N’attends pas les lettres de feu, écoute la petite voix… et bosse ton anglais! C’est vital à l’étranger, en plus de la langue locale. Ici, je travaille avec des jeunes célibataires de vingt, vingt-quatre ans qui viennent de différents coins du monde, mais peu sont francophones! Où sont nos jeunes héros suisses et français? Just do it!

Adèle

Une histoire...
Voici l’histoire de deux jeunes qui se forment dans un centre. Dès la fermeture de leur école, ils sont retournés avec joie dans leur village sis dans le nord du Laos. Après quelques jours, les habitants ont commencé à se plaindre; quelque chose a changé… Tiha et Toun ne sont plus les mêmes. Quelque chose venant de la ville viendrait-il briser l’équilibre délicat de notre village? Plusieurs habitants leur posent la question: «Que s’est-il passé?» La nouvelle tombe: Ils sont devenus croyants! Rapidement, des gens veulent en savoir plus: «Qu’est-ce que cette croyance?» Ces deux jeunes sont formidables, ils ouvrent leur Bible, expliquent, témoignent… et des jeunes sont touchés. Deux en particulier reviennent le lendemain pour en savoir plus… ils deviendront croyants par la suite. Puis c’est le branle-bas de combat, le chef du village apprend la nouvelle. Il réunit des soldats et quelques policiers afin de les interroger. Tous témoignent; le cœur plein d’ardeur, ils racontent leur propre conversion. Le chef du village menace alors de les jeter en prison, s’en prend à leurs parents, puis les anciens s’en mêlent. Chacun élève le ton pendant que le pugilat verbal s’éternise. Pendant ce temps, ces jeunes filent comme des anguilles. Le lendemain à la maison des croyants, l’affluence passe de dix à soixante personnes. Tous veulent voir et entendre. Ils prennent donc la parole, prêchent et témoignent. L’un d’eux raconte: «J’ai essayé de me souvenir de tout ce qu’on nous avait dit pendant les cours!» Et la Parole s’envole ainsi dans des lieux impénétrables du Laos, portée par de jeunes héros.
Quelques jours plus tard, un centre chrétien de la région qui œuvre merveilleusement parmi les plus pauvres est fermé… effet collatéral désastreux! Puis les menaces tombent, il faut payer une taxe pour être devenu croyant. La persécution bat son plein! Elle durera tout l’été et verra son apogée dans les menaces faites à leurs parents: «Si vous retournez au centre, vous ne pourrez pas revenir au village.» Ils retourneront tous au centre… comment ont-ils fait? Où ont-ils trouvé le courage de faire ce qu’ils ont fait?

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