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Vidéo games: faut-il en avoir peur?

Pour se relaxer, rien de tel qu’un petit jeu vidéo. Une première catégorie de jeux nous intéresse directement: le “doom-like”. Doom, puis Doom II, donnèrent leur nom à ce type de divertissement plutôt sanglant. Le progrès technique aidant, les jeux plus récents sont pourvus de la “ vision subjective ” ; en bref, le joueur est littéralement dans l’action ; les bras du personnage sont les siens, le champ de vision du personnage est celui du joueur. Un seul moyen de progresser dans l’histoire et dans le jeu : tuer, éliminer. Les jeux de ce type offrent un arsenal assez large pour vous permettre d’accomplir votre noble tâche : lance-roquettes, fusil à pompe, colt magnum, grenade à fragmentations. Le progrès fait rage!

Arrêtons-nous un instant sur Soldier of Fortune, un des jeux les plus connus de ce genre.

La trame: vous êtes un mercenaire engagé dans des missions non officielles (arrestation de terroristes, bombes nucléaires à retrouver, etc.). Ce jeu, qualifié d’extraordinairement violent par les amateurs, offre des possibilités surprenantes : “ si vous tirez dans la jambe d’un méchant, vous apercevrez des expressions de douleur sur son visage… ” Tous les coups peuvent être portés sur des points bien précis du corps et permettent toutes sortes de handicaps (décapitation, amputation d’une jambe…). Pour mener à bien votre mission, vous disposerez de C4, grenades, 44 Magnum automatique, fusil à pompe, lance-grenades et fusil à micro-ondes fort utiles …

L’association “ Familles de France ” cherche à interdire ce logiciel, mais les amateurs du jeu ont fait circuler une contre-pétition sur le net. Au Canada, le Bureau de Classification des Films de Colombie-Britannique a interdit la vente libre de Soldier of Fortune, mettant en cause l’excessive dose de violence qu’il renfermait. Le procureur général Petters commente sa décision : “ Ce n’est pas un acte de censure ; l’objectif n’est pas de gâcher la journée de gens en les empêchant de jouer au jeu qu’ils désirent. Cependant, on refusera la vente de ce logiciel à toute personne de moins de 18 ans ”. Les concepteurs du jeu, selon Petters, ne donnent pas les informations nécessaires pour que l’on soit suffisamment renseignés sur la violence contenue dans ce jeu.

Autre catégorie de jeu: le “jeu de baston”. Parmi les plus connus, on trouve Killer Instinct et Street Fighter. L’idée de base est simple: 2 personnages se battent jusqu’à la défaite de l’un. Le jeu est éprouvant…pour les manettes sur lesquelles s’acharne le consoleux, qui finit la partie sur les genoux, aussi éreinté que ses manettes, sans compter le nombre d’ampoules ou de cloques au mm2. Les concepteurs de ces jeux, décidément terriblement créatifs, y ajoutent des trouvailles d’une violence extrême, comme l’option décapitation…

At last but not least, les jeux de rôle: le jeu est basé sur une quête qui doit permettre au personnage d’atteindre le statut de héros, ou surhomme. Au fil de son parcours, il lui faudra acquérir des points de vie, des points d’expérience et divers équipements qui le rendront capable d’affronter mille périls et autres créatures monstrueuses. Un exemple parmi d’autres : Baldur’s Gate a pour personnage central le fils d’un dieu lié à la mort qui doit se mettre en quête de ses origines. L’histoire se déroule selon un scénario de meurtres “ libérateurs ”…Baal is back ! D’autres jeux, comme Fallout ou Planescape Torment mettent en scène des personnages amnésiques qui devront partir à la recherche de leur mémoire, se refaire un passé pour pouvoir enfin mourir (logique implacable!). Ce type de personnage étant “vide” au début du jeu, le processus d’identification est donc facile, voire immédiat. En effet, le joueur donne peu à peu, par ses choix et ses réactions, sa personnalité au personnage.

The débat: Ces jeux encouragent-ils la violence? Le débat fait rage sur le net et dans le monde de l’éducation. Commençons par une évidence : la violence a toujours existé dans la culture humaine. On la retrouve dans des textes importants de la littérature occidentale, et ce depuis le Moyen Age. Le mal est présent, sous de formes plus ou moins monstrueuses, dans les contes pour enfants, et souvent il triomphe momentanément…Comme le dit Bettelheim dans son livre Psychanalyse des contes de fées : “ La peur que le méchant inspire n’a qu’un faible effet préventif contre le crime ; la conviction que le crime ne paie pas est beaucoup plus efficace, et c’est pourquoi les méchants des contes finissent toujours par perdre… A cause de son identification au héros, l’enfant imagine qu’il partage toutes les souffrances du héros au cours de ses tribulations et qu’il triomphe avec lui au moment où la vertu l’emporte sur le mal. L’enfant accomplit tout seul cette identification, et les luttes intérieures et extérieures du héros impriment en lui le sens moral. ”.

En résumé, celui qui lit et qui joue aux héros, peut s’identifier et vaincre par ce biais certaines de ses peurs, mais à une condition, et une seule : il faut que le Bien triomphe du Mal. Selon Bettelheim, l’enfant parvient à surmonter des craintes, ses peurs en s’identifiant à un personnage qui permet à la vertu de l’emporter.

Voilà le cœur du problème. A quel genre de modèle s’identifie-t-il dans certains jeux vidéos ? Soyons honnêtes : certains jeux font peut-être triompher un héros, mais incarne-t-il vraiment le Bien ? Quelle est la définition du Bien dans ce genre de jeu ? Après avoir découpé, fusillé, bazooké, explosé, tronçonné, démembré, brûlé son adversaire avec délectation, le héros est-il vraiment un modèle d’identification digne de ce nom… Je me permets d’en douter.

Précision importante: ne nous trompons pas de cible et ne tirons pas à vue sur tous les video games. Il ne s’agit pas de diaboliser toute nouveauté et d’avoir peur de toute invention moderne.  Bon nombre de jeux vidéo mettent en scène des personnages dont les valeurs et les attitudes sont beaucoup moins discutables, et qui présentent une distinction claire entre le Bien et le Mal.

De plus, le monde des video games est d’une richesse inouïe; on y trouve des jeux de stratégie, d’enquête, de détente et d’aventures passionnants. Jouer intelligent, et sans violence gratuite, c’est possible! Autre bonne nouvelle : les créateurs chrétiens existent et se défendent plutôt bien . Preuve en est Mission Eye, jeu d’actions et d’énigmes bibliques qui est une vraie réussite au niveau de la forme et du contenu ! Voilà une alternative multimédia chrétienne…qui plus est, à la pointe du progrès!

Un point qui doit encore être souligné : le problème de nombreux video games réside dans la sublimation du sanglant: il faut actuellement zoomer sur la blessure, mettre en avant la chair et le sang, accentuer l’effet visuel, parfois assez “gore”; on comble ainsi le fossé entre l’imaginaire et la réalité. On offre en fait des images qui vont encore plus loin que cette réalité: le fantasme devient alors la réalité et la dépasse. Confusion redoutable…qui peut avoir des conséquences dangereuses pour le joueur.

La thèse de la “ boussole ” défend l’idée que les media offrent un cadre de référence qui, en fonction des expériences, des valeurs et de l’environnement social et culturel de l’enfant, déterminera la ligne de conduite qu’il adoptera… Possible.

Que faire alors ?? Prends tes responsabilités !

Il nous faut réapprendre à avoir une distance critique face à ce que nous voyons, ingurgitons, jouons, faisons. J’ai donc le choix :

  • soit je deviens un surconsommateur d’images, que j’avale sans distinction ; résultat : je n’aurai bientôt (c’est peut-être déjà le cas) plus aucun repère, plus aucune référence, plus aucune notion du Bien et du Mal … “ ça m’fait plus rien, j’ai déjà tout vu.. ”. Et là… Bonjour la dérive.
  • soit j’accepte qu’on me dise “ Fais attention ”. J’accepte d’être guidé, conseillé dans mes choix. (NDLR : Tu as le droit de demander Son avis au principal intéressé Dieu…Ton Père, qui veut “ donner des bonnes choses à ceux qui les lui demandent ” ; tu peux également faire appel au Saint-Esprit qui nous exerce au discernement du bien et du mal).

Un peu de jugeote, un zeste de bon sens, une pincée d’honnêteté, un soupçon de maturité et une bonne dose de prière sincère devraient t’aider à choisir avec sagesse… Conseil : relis aussi le Psaume119 : 4, 9-12, 15, 66.

Et si tu n’étais pas au clair, voici une grille d’évaluation : elle peut être appliquée à des films, des vidéo-clips ou (pourquoi pas ) des video games…A toi de jouer… !

Shanan

Analyser une séquence vidéo – Grille d’évaluation

Titre : Artiste :
Sujet (bref résumé)  
Type de décor  
Couleurs dominantes  
Manière de filmer (prises de vue, cadrage, plans, rythme)  
Lieux, personnages, objets, images symboliques 1. 2. 3. 4.
Types de relations & rapports hommes/femmes  
Type de rapports sociaux  
Valeurs et attitudes défendues/prônées  
Valeurs et attitudes dénoncées  
Degré de violence (-, ±, ++, +++)  
Message véhiculé  
Adéquation avec la Parole de Dieu,  avec les valeurs chrétiennes  
Commentaire personnel  

© legz

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